Grande messe annuelle de l’innovation technologique, le Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, aux États-Unis, s’est de longue date affirmé comme un prescripteur de tendances, distinguant chaque année les concepts les plus novateurs pour améliorer le quotidien. L’édition 2019 n’a pas dérogé à la règle, en remettant un Prix de l’Innovation à la PME poitevine Domalys et sa lampe Aladin, le premier dispositif connecté à agir en prévention des chutes chez les personnes âgées. Inscrite dans un parcours de maintien de l’autonomie, cette solution avant-gardiste a récemment été intégrée à l’offre du Groupe PRISME, titulaire UGAP des solutions e-santé pour le suivi et la sécurisation des biens et des personnes. Par Joëlle Hayek
« Lors de la création de Domalys en 2013, Arnaud Brillaud, le cofondateur de la société, a souhaité se confronter directement aux enjeux liés à la dépendance. Il a alors passé une semaine entière, nuit et jour, dans un EHPAD, s’attachant à observer les soignants et les résidents afin de mieux identifier leurs besoins, en particulier ceux non adressés par des solutions du marché. La problématique des chutes et de leurs conséquences souvent délétères, eu égard à l’âge des personnes concernées, a rapidement retenu son attention. Il en a conclu que la mission de Domalys était d’y répondre à sa manière, c’est-à-dire en sortant des sentiers battus. Notre ambition ? Proposer une approche inédite contribuant à la préservation de l’autonomie », raconte Maximilien Petitgenet, co-fondateur de cette PME née à Poitiers.
Le maintien de l’autonomie chez les personnes âgées représente justement un sujet clé sur lequel le Groupe PRISME se mobilise depuis de nombreuses années. Or, chez les seniors, la chute représente une porte d’entrée majeure dans la dépendance. « Les chutes concernent, chaque année, un tiers des plus de 65 ans – soit quelques deux millions de personnes – et la moitié des plus de 85 ans, provoquant l’entrée en dépendance dans 35% des cas. Les risques de récidive sont quant à eux multipliés par vingt après une première chute. Il s’agit donc d’un enjeu de santé publique majeur puisque, d’après l’INSEE, les seniors devraient représenter un habitant sur trois en 2050, contre un sur cinq il y a seulement une décennie(1), rappelle Bernard Rubinstein, Président du Groupe PRISME. Conscients des enjeux à venir au vu du contexte démographique, nous nouons régulièrement des partenariats stratégiques afin d’offrir des réponses pertinentes à ces défis sociétaux et technologiques de haut vol et avons initié nos premiers échanges avec Domalys en 2016 ».
Facteurs de risques et conséquences des chutes
L’âge représente en effet l’un des principaux facteurs de risque de chute, « en partie attribuable aux modifications physiques, sensorielles et cognitives associées au vieillissement », explique l’Organisation Mondiale de la Santé(2). Le risque relatif de chuter augmenterait ainsi de 5% par année d’âge supplémentaire(3). Chiffrées à environ deux par an et par résident en EHPAD(4), les chutes des seniors sont la troisième cause d’admission en médecine aiguë. Leur coût direct est estimé à plus de 2 milliards d’euros, avec un coût moyen variant entre 2 000 et 8 000 euros par chute, d’après le Professeur Thierry Dantoine, de l’Université de Limoges(5). L’agence Santé Publique France rappelle pour sa part qu’avec près de 9 300 morts par an(6) , les chutes constituent la principale cause de décès accidentel des seniors.
Il existe plusieurs types de chutes : la chute lourde désigne une perte de verticalité rapide associée à un choc ; la chute molle signifie que la personne a essayé de se retenir, par exemple à un meuble ; enfin la chute syncopale survient lors d’une perte de connaissance. Leurs conséquences sont également de plusieurs ordres : à l’impact traumatique initial (fractures, plaies, contusions, hématomes, …) s’ajoute souvent un syndrome psychologique, la peur de chuter, pouvant se traduire par un repli sur soi progressif – et ce, quelle que soit la gravité de la chute. Par ailleurs, si « la finalité première de la prévention des chutes est la prévention de leurs conséquences graves », note une étude de l’INSERM(7), « il est trop restrictif de considérer uniquement les chutes avec traumatismes, car une chute en apparence mineure peut être fatale si la personne reste allongée sur le sol pendant une longue période ».
Aladin, une solution globale pour déceler Les changements de comportements fragilisant les personnes âgées, sécuriser les levers nocturnes et alerter en cas de chute
Portant avec raison son attention sur une problématique au cœur des préoccupations des soignants, mais aussi des tutelles, Domalys a dès le départ fait le pari d’associer les professionnels de santé afin de créer une solution 100% adaptée à leurs besoins. « Plutôt qu’une démarche traditionnelle de co-conception, qui implique de partir d’une commande pour livrer un produit fini, nous avons préféré nous inscrire dans un processus de co-développement : les soignants ont été consultés à toutes les étapes du développement et ont évalué les différents prototypes. Trois années ont été nécessaires pour mettre au point la lampe connectée Aladin, première solution high-tech qui permet non seulement de détecter les chutes, mais aussi de les prévenir ! », indique Maximilien Petitgenet.
C’est en effet là que réside la grande nouveauté d’Aladin, celle qui lui avait déjà permis de se faire remarquer au CES 2018 et de signer un contrat de distribution avec un acteur majeur de la prise en charge des personnes âgées aux États-Unis, avant d’obtenir un prix de l’innovation lors du CES 2019. La lampe Aladin a également été primée de ce côté-ci de l’Atlantique : en 2017, la Commission Européenne lui attribuait le label « Seal of Excellence » décerné aux produits innovants. « En ce qui concerne la détection des chutes, nous avons souhaité nous différencier des dispositifs portés – médaillons, bracelets d’appel – que l’on trouve sur le marché. Ceux-ci détectent en effet difficilement les chutes molles, occasionnent quantité de faux positifs, et surtout, ils ne sont jamais portés par la personne durant son sommeil, alors que 75% des chutes surviennent lors des levers nocturnes, explique-t-il. Nous avons par ailleurs souhaité agir sur le plan préventif, en facilitant la détection des troubles ou changements comportementaux susceptibles d’augmenter les risques de chutes ».
Chemin lumineux sécurisant et système intelligent PrediCare
Aladin a pour cela plusieurs cordes à son arc. Idéalement positionnée en face du lit, la solution imaginée par Domalys est discrète et design. Elle est également, et surtout, non intrusive : elle dispose non pas de caméras, mais de capteurs infrarouges capables de détecter les mouvements, les chutes ou encore la luminosité. « Aladin détecte automatiquement le lever et émet une lumière sécurisante et progressive. L’éclairage est indirect afin de réduire les pertes d’équilibre dues à l’éblouissement, mais il n’en permet pas moins de créer un chemin lumineux pour que le résident puisse distinguer les obstacles potentiellement dangereux. Les risques de chute sont dès lors divisés par quatre », explique Maximilien Petitgenet. Mais l’innovation majeure d’Aladin réside dans sa technologie d’actimétrie PrediCare, un système intelligent qui effectue le bilan de l’activité et du sommeil de la personne, et donne l’alerte en cas de variations importantes de ses habitudes nocturnes.
Groupe PRISME : une stratégie de ciblage des innovations
Autant d’atouts qui ont retenu l’attention du Groupe PRISME. Cet intégrateur de solutions clés-en-mains consacre lui-même entre 30% et 50% de son activité à l’innovation, et a démontré sa capacité à identifier, souvent en amont, les solutions innovantes les mieux à même de répondre aux nouveaux enjeux démographiques et de santé publique.
« Dans le domaine de la Silver Économie, le Groupe PRISME s’attache à apporter aux professionnels de santé un portefeuille de solutions performantes, leur permettant d’améliorer le quotidien de nos aînés, de leurs aidants et de leurs proches, d’identifier et de différer chaque basculement négatif de phase de vie, dans une double logique de bienveillance et d’efficacité économique », explique Bernard Rubinstein. Cette approche en cinq grandes phases de vie peut être schématisée ainsi :
« Le Groupe PRISME travaille sur de multiples axes de progrès. L’innovation ne doit pas, ne peut pas, être seulement technologique. Innover, c’est en premier lieu s’engager dans une démarche globale et intégrée centrée sur l’humain, en permettant à une population toujours plus âgée de continuer à jouer un rôle sociétal actif. C’est également contribuer à diminuer les risques ou la pénibilité du travail pour les aidants, afin qu’ils puissent se concentrer sur leur métier et sur les personnes. C’est aussi réenchanter la solution, le service apporté, et parfois revisiter l’usage lui-même. C’est par ailleurs innover au niveau des modèles économiques, en permettant aux structures les plus petites de bénéficier des innovations les plus performantes à un coût abordable. C’est donc s’inscrire dans un cadre de réflexion plus global, et peut-être aussi plus généreux, car mettant au premier plan les dimensions humaines et sociétales. Cette approche est solidement ancrée au cœur des valeurs du Groupe PRISME et sous-tend notre démarche de progrès », poursuit-il.
« De nombreuses solutions ciblent les phases aval de déclin de la personne âgée, dans un objectif de “contrôle“ ou de “remédiation“, mais peu offrent une réponse véritablement pertinente sur le volet préventif, comme le fait si bien Aladin. Pourtant la valeur ajoutée d’une solution Silver Économie est d’autant plus forte que celle-ci a justement été pensée dans une logique préventive », conclut Bernard Rubinstein.
Un partenariat qui fait la part belle aux relations humaines
« Société innovante titulaire du marché des solutions de traçabilité, de suivi et de sécurisation des biens et des personnes à l’UGAP, le Groupe PRISME représente un partenaire de choix, note Maximilien Petitgenet. Mais, au-delà de ces considérations stratégiques, notre partenariat est avant tout une histoire humaine ! ». Les deux entreprises partagent en effet une vision et des valeurs communes et ont dès le départ souhaité travailler ensemble. Elles ont, pour cela, pris tout le temps d’aligner leurs objectifs, tout en faisant évoluer l’offre Aladin afin de mieux cibler les besoins des utilisateurs. « L’expertise du Groupe PRISME s’est ici révélée précieuse : ses équipes connaissent bien les attentes du marché et la réalité de l’exercice professionnel sur le terrain. Nous avons donc travaillé de concert, dans une démarche de co-développement/co-amélioration, avec en ligne de mire le souhait de nous engager ensemble sur le long terme », poursuit-il.
« Notre première rencontre remonte à 2016, bien avant l’intégration effective de la solution Domalys au portefeuille Groupe PRISME et son référencement à l’UGAP, ajoute Bernard Rubinstein. Nous nous sommes, trois années durant, attachés à définir une offre qui soit la plus pertinente possible, eu égard aux besoins réels des utilisateurs, mais aussi aux attentes propres de Domalys, créateur de la solution, de celles de nos clients et du Groupe PRISME, dans un rapport gagnant-gagnant ». Il s’agit là d’une règle d’engagement du Groupe PRISME, signataire de la Charte « Relations Fournisseurs Responsables ». « Nous avons ainsi pu instaurer, avec succès, une relation durable et équilibrée dans un cadre de confiance réciproque ».
Une conviction : le succès est avant tout affaire d’un alignement des motivations
« Le Groupe PRISME s’investit pour développer avec ses partenaires des réponses performantes à des besoins importants pour les établissements de santé et pour le secteur sanitaire et médico-social. Nous cherchons à le faire de manière efficace pour les deux parties, en maximisant le temps lié aux rencontres, à la qualification de nouvelles solutions et à la création de valeur, et en minimisant la partie administrative. En pratique, notre relation est avant tout animée par une envie commune, et caractérisée par de nombreux échanges informels et un consensus avant toute décision majeure », explique Bernard Rubinstein. Chaque nouvelle relation potentielle s’appuie sur des procédures établies permettant aux futurs partenaires de faire connaissance de manière approfondie, de développer ensemble des offres attrayantes pour les usages qu’ils adressent, et de minimiser les risques pour les utilisateurs qu’ils servent.
« La lampe Aladin est majoritairement fabriquée en France, et nous avons apprécié la possibilité de visiter l’usine, d’échanger avec les équipes sur les chaînes de production et de rencontrer les partenaires de notre partenaire, se rappelle-t-il. Une fois le partenariat formalisé, nous avons organisé une réunion commune avec les équipes commerciales des deux sociétés, afin de partager nos priorités et processus de travail et de renforcer les liens entre des personnes qui seront amenées à collaborer étroitement ». Une stratégie qui a maintes fois fait ses preuves : le taux de satisfaction client est proche de 100% sur plusieurs milliers de commandes traitées par le Groupe PRISME, dans un secteur technologique complexe en raison des intégrations à réaliser et de l’évolution rapide des technologies et des besoins.« L’alignement des motivations, illustré par ce nouveau modèle agile de partenariat, représente à notre avis l’une des voies d’avenir pour la FrenchTech et pour la Silver Économie. Cette dernière filière est certes prometteuse, mais demeure encore très fragmentée. Ses nombreuses TPE et PME innovantes ont tout intérêt à nouer des partenariats autour de valeurs communes, en particulier la bienveillance, pour travailler en complémentarité et consolider leurs offres mutuelles », conclut Bernard Rubinstein.
– Venez assister à une démonstration de la lampe connectée Aladin, rencontrer les équipes du Groupe PRISME et de ses partenaires Domalys, Adveez et Zebra Technologies lors de la Paris Healthcare Week (21-23 mai 2019, Paris Porte de Versailles, Hall 7.2/7.3), sur le stand Q61.
– Venez assister à l’atelier UGAP – Groupe PRISME « Améliorer le quotidien du résident, de ses aidants et de ses proches, dans une double logique de bienveillance et d’efficacité économique », le 21 mai 2019 à 14 heures sur le stand UGAP (K18).
1 – www.insee.fr/fr/statistiques/1280826
3 – PEEL, N. M., « Epidemiology of falls in older age ». Can J Aging, 2011.
5 – www.silvereco.fr/wpcontent/uploads/2016/04/EtudePrDantoine.pdf
6 –inpes.santepubliquefrance.fr/10000/themes/accidents/chutes.asp
7 – www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/6807/?sequence=5
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